samedi 17 janvier 2015

Traiter la cause plutôt que les symptômes...


Voici une petite histoire tirée d'un livre (en anglais) sur l'apprentissage des chevaux.L'auteur commence à expliquer que malheureusement peu importe comment c'est fait cela prend du temps, pour prévenir la ré-occurrence d'un problème, faciliter les réponses sans qu il y ait de stress etc.cela requiert une excellente planification du travail et une bonne consolidation dans le temps.

On ne peut pas résoudre un problème rapidement. cependant certaines méthodes semblent "régler" les problèmes en quelques heures mais habituellement ce ne sont pas des solutions sur le long terme car au bout de quelques semaines le problème réapparaît où d'autres problèmes surviennent... Le fait qu'il y ait eu un nouvel environnement, des personnes plus confiantes et plus expérimentées mais aussi l'utilisation de méthodes aversives pouvant mener par exemple à l'impuissance apprise... peut faire penser que ça peut s'avérer efficace....

Les expériences précédentes peuvent rendre un cheval bien plus sensible à un stimulus en particulier comparé à d'autres chevaux. Et ce texte vous fera je l'espère comprendre pourquoi il est nécessaire de chercher la cause plutôt que de concentrer directement sur le comportement qui pose problème et vous donnera aussi surement un meilleur aperçu du métier de comportementaliste qu'on confond souvent avec celui d'entraineur

Dans ce livre il est fait référence à un cheval de course, qui auparavant courait très bien mais qui a commencé occasionnellement à adopter un comportement de freezing ( tension orthostatique, où l'animal reste immobile) au début de la course avant de se remettre à courir normalement , cependant dû à ce comportement il n'avait aucune chance de revenir dans la course malgré qu'il était doué...Aucun motif n'a été trouvé dans les courses où ce comportement s'est produit... Le problème n'était pas associé au jockey, aux conditions météo, la course, le départ, le temps de voyage, l'heure ou était distribué la nourriture et l'eau ni même un problème médical... ce comportement a eu lieu également durant l'entrainement à 2 reprises.

Le Dr Marsden en allant voir le cheval s'est rendue compte que le cheval avait un comportement social immature et qu'il faisait attention aux chevaux autour de lui qui ne lui étaient pas très familiers, il évitait en particulier les chevaux alezans... Elle a commencé à voir toutes les vidéos des courses, et un schéma à commencer à émerger. chaque fois qu il y avait un cheval alezan à sa droite et que ce dernier lui coupait le passage, le comportement qui pose problème avait lieu. Quand les comportements de freezing ont eu lieu à l'entrainement, un cheval alezan avait été introduit dans son groupe. Aussi bizarre que ça puisse paraître ce détail était critique afin de comprendre le problème du cheval. En fait il n'avait pas les compétences sociales nécessaires pour faire la différence entre un cheval qui lui coupe la route par commodité et celui qui le faisait afin de le menacer... Le cheval préférait donc attendre que le cheval alezan soit loin avant de continuer à faire ce qu'il avait à faire, malgré les tentatives frénétiques du jockey pour le faire avancer... Il s'est révélé que lorsqu'il était poulain ce cheval avait reçu un méchant coup de pied d'un cheval alezan... l'auteur suppose que le cheval alezan lui avait surement coupé la route en venant de la droite avant de le taper.ce cheval de course aurait dû remarquer tous les signaux que l'alezan avait fait avant de le lui donner un coup de pied, et bouger ou ne plus avancer, mais il ne l'a pas fait...; et cette expérience extrême l'a laissé très sensible à ce stimulus spécifique (cheval alezan venant de la droite qui lui coupe la route).

comme les compétences sociales de ce cheval étaient pauvres elle a conseiller que le cheval pendant un hiver passe son temps avec des poulains en liberté afin qu il développe ses compétences sociales plus précisément avec des jeunes qui en sont au même stade de développement social où des erreurs pourront être tolérées puisque chacun essaye de savoir comment traiter l'autre...Il y a eu aussi bien sûr un programme de modification du comportement afin de lui apprendre que les chevaux alezans pouvaient être aussi sympas...

J'espère que vous comprenez à cet instant pourquoi il est nécessaire que les comportementalistes se déplacent pour vous voir avec votre cheval

source
How horse learn par le Dr D.Marsden

2 commentaires:

  1. Très intéressant ce texte, c'est bien évidement pour cela que le cheval a une mémoire passé seulement pour les traumatismes !!

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    1. Merci pour l'interet que vous portez a ce blog. Les chevaux ont une excellente mémoire et pas seulement pour les traumatismes.... je vous invite à lire cet article : http://ppdt-comportementaliste-equin.blogspot.fr/2013/11/memoire-long-terme.html

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